En signant une convention Sare, la Métropole court pour rattraper son retard

Publié le 14/01/2020 | La rédaction

France

La Métropole du Grand Paris signait récemment dans ses locaux, devant journalistes et élus une convention Sare (service d'accompagnement à la rénovation énergétique) avec Emmanuelle Wargon, membre du Gouvernement. 26 millions d'euros en jeu pour réaliser un programme ambitieux.

19 décembre, 11h, insigne des JO 2024 sur le poitrail, Patrick Ollier patiente dans le hall d'accueil du bâtiment de la Métropole du Grand Paris (MGP) en faisant les cent pas. Le maire de Rueil-Malmaison attend Emmanuelle Wargon, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire. Née sous le nom Stoléru, fille de Lionel, homme d'Etat sous les présidences de Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, elle avait rendez-vous pour la signature d'une convention Sare avec la MGP.

« Le chien aboie, la caravane passe »

Un événement volontiers qualifié de « doublement historique » par Patrick Ollier, « historique de par votre présence en ces lieux et en raison de l'objectif que nous nous sommes fixés », lui confie-t-il devant les élus et journalistes qui avaient fait le déplacement. « Je ne vais pas être trop long, mais je suis tellement heureux de recevoir un membre du Gouvernement dans ces locaux que je ne vais pas masquer mon plaisir et prendre un peu mon temps », rajoute-t-il en ouverture de son allocution. Une allocution dans laquelle il a pu lui décrire le bilan des premières années de la MGP, comme la Gemapi, la convention avec l'ONF, la Transhumance, les concours et livres Inventons la Métropole du Grand Paris. Dans laquelle il a aussi pu renouveler le message qu'il adresse aux détracteurs de la giga-structure intercommunale : « le chien aboie, la caravane passe ». « Pour moi c'est un grand honneur que de remettre les clés de la Métropole avec autant de résultats », ajoute-t-il enfin.

« Terriblement en retard… »

Plus longuement, il est revenu sur les actions en faveur de l'environnement précédant la convention. La Métropole avait déjà ouvert le financement de 1 700 audits énergétiques de bâtiments scolaires et de copropriétés en engageant près d'un million d'euros, en avait même investi 54 millions pour 195 projets de rénovation énergétique, dont 63 en 2019. Il est également venu saluer les travaux de mise en place de la fédération des Alec (Agences Locales de l'Energie et du Climat) mené par le conseiller métropolitain Yves Contassot et l'objectif parallèlement recherché de mettre en place un tissu pavillonnaire homogène. La convention Sare s'inclut donc dans toute une dynamique de programmes déjà existants, au sein desquels la ZFE se veut être « le signal le plus visible de notre volonté d'avancer dans la lutte contre la pollution ». Sur cette thématique, estime Patrick Ollier, « les élus ne peuvent pas faire l'autruche et mettre la tête dans le sable ». La réunion des présidents de métropole, tenue au mois de mai à Rome, lui a toutefois montré le retard que pouvait avoir Paris : « j'y suis allé avec le drapeau ZFE que je comptais déployer. Comme j'étais le nouvel arrivé, j'ai parlé en dernier. Heureusement que je n'ai pas déployé le drapeau car nous sommes terriblement en retard par rapport à toutes les autres métropoles européennes », raconte-t-il avant d'enchaîner : « Madame la ministre, grâce à vous, nous sommes en train de rattraper ce retard ».

« Passer à la vitesse supérieure »

Ce n'est pas la première fois qu'Emmanuelle Wargon venait à la rencontre de la MGP. C'est elle, notamment qui avait inauguré la COP métropolitaine en juillet dernier. Patrick Ollier lui a laissé le soin de présenter le programme Sare, lancé le 5 septembre dernier, ayant auparavant soulevé la question « Je ne sais pas si beaucoup de partenaires vont aussi vite que nous », sans omettre toutefois de souligner que « sans la coopération des services de l'Ademe (l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), de l'Etat et de votre cabinet, nous n'y serions probablement pas arrivés ». Les moyens ouverts par la convention vont permettre l'accompagnement de
5 500 ménages dans la rénovation de leur maison. « Au-delà de la signature qui a un caractère surtout administratif, cette convention est un progrès concret pour les habitants de la Métropole sur les enjeux de rénovation énergétique », a affirmé la membre du Gouvernement. Sare signifie service d'accompagnement à la rénovation énergétique. Bâtis devant le constat que les logements constituent le deuxième poste d'émission de gaz à effet de serre derrière les transports, le programme a aussi vocation à limiter les factures des ménages en améliorant le confort de vie : « du gagnant-gagnant sur tous les points », affirme la secrétaire d'Etat. Le programme vise à améliorer le système, à accorder les violons des différents acteurs et à centraliser les dispositifs : « Là, on passe à la vitesse supérieure en simplifiant et harmonisant les services des nombreux guichets qui existent, en les mettant en réseau avec une exigence de qualité et de performance : c'est une convention d'un type nouveau qui pose à la fois des financements et des objectifs de résultats en volume mais aussi en performance », explique la ministre. « On construit sur ce qui existait déjà et que l'on rassemble sous une seule bannière plus efficace ».

26 millions dans la bataille

Le programme porte pour la France entière sur trois ans à hauteur de 200M€ côté Etat, prenant le relais de l'Ademe, multipliant les investissements faits jusque-là par 3, en utilisant le principe du « pollueur-payeur » (en bref, les grosses entreprises polluantes paient des surtaxes qui sont allouées au programme). Même s'il vaut sur la France entière, le Sare se déploie via des conventions locales. Grâce à celle signé ce jour événement en présence de Julien Charles, représentant la préfecture de région, et d'Arnaud Leroy, président de l'Ademe, « on couvre maintenant tout le territoire de la Métropole mais on souhaite à moyen terme couvrir tout territoire de l'Île-de-France. », dit Emmanuelle Wargon. Cette convention est la 3e signée mais la première chiffrée (les deux premières avec Centre-Val-de-Loire et Hauts-de-France ne sont que des conventions cadres). Sur les 200 millions du programme, 26 seront octroyés à la MGP qui participe à hauteur de 7 millions pour atteindre les objectifs suivants : 40 000 actes d'informations de premier niveau, 28 00 prestations de conseil personnalisé, 5 500 actes d'accompagnement des ménages dans leurs travaux, et 700 syndicats de copropriété accompagnés dans des travaux de rénovation globale. « C'est une démarche de partenariat exemplaire, c'est comme cela que l'on gagnera la bataille de la rénovation énergétique », conclut-elle.

 

Source: affiches-parisiennes.com


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