Education. Un partenariat inédit, à Lille et dans le Nord, pour lutter contre l’absentéisme scolaire

Publié le 12/12/2019 | La rédaction

France

Pour lutter contre l'absentéisme scolaire, la Ville de Lille, comme 4 autres villes du Nord, travaille avec divers partenaires. Une formation inédite pour plus d'efficacité.

Comment lutter efficacement contre l’absentéisme scolaire et l’absence d’instruction ? La Ville de Lille, comme 4 autres dans le Nord, tente de pallier ce problème grâce à un partenariat inédit, réunissant services municipaux, d’Etat, de la justice et des organismes sociaux. Mercredi 11 décembre 2019, les représentants de chaque structure ont signé la convention de fonctionnement de cette cellule baptisée « cellule d’évitement scolaire », à la mairie de Lille.

Main dans la main

Tous les signataires de cette convention (Ville de Lille, préfet, procureur, Education nationale du Nord et Caf, Caisse des allocations familiales) travaillent, depuis mai 2019 à Lille, main dans la main pour « lutter contre toute forme d’absentéisme scolaire », selon les mots de Daniel Barnier, préfet délégué pour l’égalité des chances. Celui qui a proposé un an en arrière à la Ville de « franchir une étape supplémentaire vers l’égalité des chances » insiste sur l’importance de « regrouper les forces de chacun pour être plus efficace ». 

Concrètement, ce projet permet une accélération des procédures. Le procureur adjoint Eric Fouard exemplifie : « un signalement de l’éducation nationale qui était fait en septembre remontait chez nous en juin de l’année suivante. Là, on le sait le mois suivant ou celui d’après ».

Département pilote

Dans le Nord, les villes de Lille, Roubaix, Tourcoing, Denain et Maubeuge sont dotées du dispositif. Le préfet annonce que Valenciennes y sera intégrée d’ici le début de l’année 2020.

Depuis mai, nous avons passé plusieurs mois à discuter, à mettre en place un protocole de fonctionnement avec les diverses structures, à écrire une charte déontologique et à établir un dispositif de cryptage des échanges », détaille Daniel Balnier.

Il insiste sur le fait qu’un tel partenariat – à cette échelle – est inédit. « Il est clair que nos objectifs sont communs ! », ajoute Jean-Yves Bessol, directeur académique des services de l’éducation nationale du Nord..

Ces objectifs correspondent au projet du Ministre de l’éducation nationale d’augmenter le niveau général de formation et d’assurer une justice sociale.

La problématique des « invisibles »

Les signalements peuvent concerner des enfants scolarisés, mais ces cas ne sont pas les plus difficiles à détecter.

Le défi concerne surtout les enfants qui suivent une instruction dans la famille, ou les écoles de fait », explicite Daniel Balnier.

« Nous rencontrons les plus grandes difficultés pour ces enfants, que l’on appelle ‘les invisibles' », confirme Jean-Yves Bessol. C’est là que la synergie des diverses forces devient un atout.

Eric Fouard insiste sur l’importance de détecter au plus tôt l’absentéisme chez les enfants. « Plus tôt c’est pris, plus tôt on règle le problème », assure le représentant de la justice. « Souvent, ce n’est que le symptôme d’une maladie plus grave. »

Ce qui nous intéresse particulièrement sont les enfants entre 3 ans et la primaire. C’est le moment des acquis fondamentaux. On va essayer, avec le Conseil départemental qui est en charge de la sécurité des enfants, d’inciter tous les organismes à être attentifs pour agir au plus vite.

Plus de 100 cas en quelques mois

Mise en place depuis quelques mois, la cellule a déjà permis d’examiner une centaine de cas d’évitement scolaire dans le département, selon les chiffres du préfet. Une cinquantaine ont été mis en demeure par les mairies pour régulariser la situation des enfants, et une dizaine de signalements ont été faits auprès du procureur adjoint.

A Lille, ce sont 13 mises en demeure, 2 signalements au procureur et 11 retours à la scolarisation d’enfants « hors champs » qui ont été comptabilisés. 45 contrôles ont été effectués par la Ville de Lille dans les familles qui assurent l’instruction à domicile. Les agents municipaux ont d’ailleurs été formés (par le CNFPT, Centre National Fonction Publique Territoriale) « pour intervenir dans les familles, mais aussi savoir détecter les anomalies », conclut Daniel Barnier.

 

Source:  actu.fr

 


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