Burkina Faso/Développement endogène : Parzakin, un village modèle !

Publié le 10/06/2023 | La rédaction

Burkina Faso

Conscients des vertus du développement endogène, les ressortissants du village de Parzakin, dans la commune de Diabo, province du Gourma, ont décidé de prendre en main leur destin. Ce, en procédant à des travaux d’entretien de la route d’accès à leur localité. Depuis, le 27 mai 2023, leur initiative communautaire de développement est entrée dans sa phase opérationnelle. Chronique d’une initiative qui date !

Fin 2021 ! Des ressortissants du village ayant quitté Ouagadougou pour le bercail, constatent la dégradation de la bretelle d’accès audit village et les conséquences qui s’y rattachent : accidents, difficultés pour les populations d’écouler leur patate, etc. De retour à Ouagadougou, l’information est relayée, au détour d’une réunion, aux Parzakinois résidant à Ouagadougou. Ainsi, ils lancent une opération de cotisation incluant sans exception, tous les ressortissants du village résidant au Burkina et en Côte d’Ivoire.

Début janvier 2022, l’opération débute et évolue jusqu’en fin mars. Mais l’échéance d’avril 2022 prévue pour débuter les travaux se révèle trop courte pour une mobilisation suffisante des ressources. « Entretemps, nous avons approché une entreprise qui réalisait des travaux routiers à quelques encablures de Parzakin, pour solliciter son accompagnement à un coût social. Mais sa facture fut manifestement très salée », se souvient Moussa Kaboré, l’un des aînés des Parzakinois résidant à Ouaga. S’ensuit alors l’idée de prolonger le délai des cotisations pour mobiliser davantage de ressources afin de réaliser les travaux en 2023.

Mars 2023, le projet débute concrètement. Suite aux besoins en matériels de travail exprimés par les populations, la cellule de gestion du projet basée à Ouaga achète 2 brouettes, 4 pelles, 2 barres à mine, 4 gros marteaux, 4 pickaxes et 20 paires de gants. Munies du matériel, les populations, telle une brigade, se lancent ainsi au quotidien, dans le concassage des grosses pierres. Bilan : des cailloux d’une vingtaine de voyages de tricycle réunis. « J’ai pratiquement été témoin de ce travail fait par les jeunes du village. Ce fut un travail harassant qui a duré plusieurs semaines », témoigne Dayendé Kaboré, le patriarche du village. Puis, les cailloux ont été ramassés et convoyés près de la route par un tricycle dont les services ont été loués au même titre que le ramassage de la latérite prévue pour conforter les travaux à réaliser.

Pendant ce temps, la cellule de gestion du projet entre en contact par l’entremise du directeur général de l’entretien routier, Salfo Pacéré, avec la Direction régionale de l’Est du ministère des Infrastructures et du désenclavement (DR Est/MID). Cela a permis le déplacement sur la route, des agents de ladite direction. Leurs conseils avisés ont permis d’acheter à Ouaga des cages à gabion pour des travaux durables.

Parzakin se vide de ses habitants pour les travaux

Puis, le samedi 27 mai 2023, Parzakin se vide de ses habitants pour les travaux proprement dits, y compris une frange de ses femmes mobilisées pour la cuisine débutée depuis l’étape du concassage. Le village voisin de Pissalboré dont les habitants empruntent aussi la route, se fait représenter aux travaux. Une délégation des Parzakinois de Ouaga et les agents de la DR Est/MID effectuent également le déplacement depuis Fada. « Nous voyons rarement une telle initiative qui est à saluer. C’est pourquoi notre direction a jugé nécessaire d’apporter son expertise technique », a soutenu Lazarre Bationo, l’un des agents concernés. Avant d’ajouter : « Notre expertise technique a consisté à apprécier la qualité de la latérite et à montrer aux populations comment boucher les trous à l’aide des cages à gabion. Nous avons aussi visité la rivière Wankannin et conseillé l’ouvrage à y réaliser avec du ciment pour faciliter sa traversée ».

Pour sa part, le patriarche Dayendé Kaboré a exprimé sa satisfaction : « Nous remercions l’ensemble des populations qui se sont mobilisées depuis le début du processus, sans oublier nos progénitures dont les cotisations ont permis ces travaux et la prise en charge de l’alimentation à l’occasion ». Il a terminé en remerciant aussi le ministère des Infrastructures pour son soutien à travers sa direction régionale de l’Est et ses cadres que sont Salfo Pacéré, Jean Téwendé Kyélem, Théodore Ouédraogo et Mathieu Lompo.

Les travaux, eux, se sont poursuivis les jours suivants jusqu’au 6 juin. Et saison hivernale oblige, le reste des travaux est prévu pour la prochaine saison sèche avec l’espoir qu’entretemps, l’un des projets routiers du ministère des Infrastructures concerne le village administratif de Seiga et l’une des composantes modèles de celui-ci qu’est Parzakin.

Source:    lefaso.net/


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