Twitter, Facebook, LinkedIn, Instagram, YouTube, TikTok… Les collectivités locales sont, elles aussi, friandes des réseaux sociaux. Publiée fin février, une étude réalisée par l’Observatoire socialmedia des territoires et Swello analyse les stratégies des collectivités locales sur les réseaux sociaux ces dernières années. En 2022, sur quels réseaux sociaux les régions, départements, métropoles, intercommunalités, grandes, moyennes et petites villes françaises se positionnent-ils ?

En 2022, 44,4 % des collectivités locales possédaient un site internet. Cela ne traduit aucune évolution notable par rapport à 2018, où, déjà, 44 % d’entre elles disposaient d’un site. Parallèlement, l’an dernier, 13,7 % des collectivités territoriales étaient présentes sur au moins un réseau social, soit + 3,72 points de plus par rapport à 2018. Selon l’étude, ce sont ainsi 1 355 nouvelles collectivités (4 994 en 2022 contre 3 639 en 2018) qui, en l’espace de 4 ans, ont pris le parti d’améliorer leur présence en ligne par le biais des réseaux sociaux. En excluant les communes rurales et les villages du panel de l’étude, ce sont alors plus de la moitié (53 %) des collectivités, des petites villes aux grandes régions, qui sont présentes. « Les collectivités locales ont conscience de l’importance d’être présentes sur les réseaux sociaux, même si ce n’est que sur un seul (ce qui représente 52 % d’entre-elles) », commentent les auteurs de l’étude.

Les réseaux sociaux les plus prisés par les collectivités locales

En 2022, la quasi-totalité (94 %) des collectivités locales déployées sur les réseaux sociaux sont présentes sur Facebook, qui demeure en tête du podium depuis 2018. Twitter conserve sa deuxième place, mais perd, pour la première fois, quelques points, puisque 35 % des collectivités locales présentes sur les réseaux sociaux disposent d’un compte Twitter (contre 38 % en 2018).

Instagram, suivi de près par LinkedIn et YouTube, connaît la plus belle progression. Plus d’un quart des collectivités locales présentes sur les réseaux sociaux disposent désormais d’un compte Instagram (contre 18 % en 2018, soit un gain de 8 points en l’espace de 4 ans).

Des régions très présentes sur les réseaux sociaux

En 2018, les régions étaient déjà bien impliquées sur les réseaux sociaux, rappelle l’étude. Ainsi, 100 % d’entre elles étaient déjà présentes sur Facebook ; elles le sont désormais également sur Twitter.

Presque 30 % des régions ont un compte avec des centaines de milliers d’abonnés sur Facebook ! Parmi elles, les Hauts-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et la Normandie dépassent les 100 000 abonnés et forment la tête de classement. L’Île-de-France n’arrive qu’en sixième position en nombre d’abonnés. Sur Twitter, seules trois régions comptent plus de 100 000 abonnés. Dans l’ordre : Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Île-de-France.

Par ailleurs, LinkedIn et Instagram sont en pleine montée en puissance, avec, respectivement, une progression de 39 points et 33 points en 4 ans. Snapchat, quant à lui, est le seul réseau social qui perd des utilisateurs au sein des régions, passant d’un taux de présence de 28 % en 2018 à 18 % en 2022. Dernier chiffre souligné par l’étude : 41 % des régions sont présentes sur TikTok en 2022, « un chiffre non négligeable pour un réseau social en vogue depuis tout juste 2 ans en France », insistent ses auteurs.

Des départements très investis

Comme pour les régions, la progression a été la plus importante sur Instagram et LinkedIn côté départements. De fait, 85 % d’entre eux sont désormais présents sur Instagram, contre 54 % en 2018. Quant à Facebook et Twitter, ils restent les deux réseaux sociaux les plus investis par les départements. Dans le même temps, un peu plus d’un sur cinq (21 %) est déjà présent sur TikTok en 2022.

Les départements se suivent de près sur les différents réseaux sociaux, observe l’étude. Et, à quelques exceptions près, il existe une corrélation entre le nombre d’habitants dans le département et le nombre d’abonnés.

La présence des métropoles

Côté métropoles, Facebook est encore et toujours le réseau social le plus investi. Instagram a enregistré une forte progression, puisque, de 2018 à 2022, la plateforme a gagné 48 % des parts de métropoles présentes sur son réseau, soit une hausse de 126 % par rapport à quelques années auparavant. « C’est la plus belle progression que l’on ait pu voir parmi l’ensemble des résultats de cette étude », souligne ses auteurs. En revanche, comme auprès des régions, Snapchat recule de 15 % en 2018 à 9 % en 2022. « Les métropoles jouent sur différentes thématiques dans leur stratégie de contenu », ajoute l’étude.

La belle progression des intercommunalités

Contrairement aux collectivités locales évoquées précédemment, les intercommunalités ont été très peu nombreuses à investir la plateforme Facebook (+ 1 point de 2018 à 2022). Pour cette strate, le fait notable est que Facebook n’arrive qu’en 4^e position, derrière LinkedIn, YouTube et Instagram. En effet, ces derniers sont massivement utilisés au sein des intercommunalités.

LinkedIn comptait 2 % d’intercommunalités en 2018 pour 42 % en 2022, soit 40 points supplémentaires ! YouTube arrive en 2^e position, avec 31 % de présence. Enfin, Instagram rassemble désormais 21 % des intercommunalités sur son réseau social. Tiktok ne semble pas avoir le même effet, puisque seulement 6 % d’entre elles se sont lancées sur la plateforme.

Une forte présence des grandes villes

Les grandes villes (plus de 100 000 habitants) avaient déjà compris en 2018 l’importance des réseaux sociaux : 100 % des grandes villes étaient présentes sur Facebook, 98 % sur Twitter, 88 % pour Instagram. Cela n’a pas empêché LinkedIn de gravir les échelons pour atteindre 81 % de grandes villes inscrites sur sa plateforme, contre 46 % en 2018. YouTube fait aussi partie des incontournables, puisque désormais 95 % des grandes villes y sont présentes. Enfin, Tiktok rencontre également un certain succès auprès d’elles : 24 % des grandes villes possèdent un compte.

Pour les grandes villes, entre Paris, Marseille, Lyon, Toulouse et Nantes, l’étude établit quasiment le même classement en termes de population ou d’abonnés. Paris dépasse, de très loin, le reste du classement, avec plus de 2,1 millions d’abonnés sur son compte Twitter et 2,9 millions sur Facebook !

Les villes moyennes à la traîne

Du côté des villes moyennes (20 000 à 100 000 habitants), la progression est moins importante par rapport aux autres collectivités locales, mais reste néanmoins significative. En effet, aucun des réseaux sociaux n’a connu une croissance supérieure à 20 % auprès des villes moyennes, sauf Instagram, qui enregistre une évolution de plus de 24 % en termes de présence. Les plus importants restent YouTube, avec les deux tiers des villes moyennes, et LinkedIn, avec un gros tiers (37 %) d’entre elles en 2022.

Petites villes et villages les moins présents

Comme en 2018, les petites villes et villages (moins de 20 000 habitants) restent les moins investies des collectivités locales vis-à-vis des réseaux sociaux. Facebook arrive en tête, avec seulement 9 % des petites villes présentes sur ce dernier. Du côté de Twitter, Instagram et YouTube, ce sont moins de 3 % des collectivités qui y sont inscrites…

La mise à disposition d’un site internet par ces collectivités est aussi très faible. Seules 41 % d’entre elles en disposent, soit moins d’une sur deux dans cette catégorie. Cela se comprend aisément dans une France avec plus de 18 000 villages de moins de 500 habitants recensés par l’Observatoire socialmedia des territoires, expliquent les auteurs de l’étude.

Source:    www.weka.fr