Canada/Bruno Marchand dévoile un budget 2023 marqué par l’inflation

Publié le 29/11/2022 | La rédaction

Canada

Si le précédent budget était celui de la relance postpandémie, celui de 2023 est marqué par le contexte inflationniste et les perturbations de l'économie mondiale. Malgré une hausse des dépenses de 7 % (116,4 M$), le maire Bruno Marchand anticipe être en mesure d'atteindre l'équilibre budgétaire.

Il s'agissait du premier budget entièrement concocté par l'administration Marchand, puisque le précédent était fortement teinté par l'équipe du maire sortant Régis Labeaume.

Dans la hausse de dépenses de 116,4 M$, 45,8 M$ devraient être consacrés aux services aux citoyens, comme la gestion des matières résiduelles ou le démarrage du futur centre de biométhanisation. La Ville prévoit d'investir 10,0 M$ de plus dans le déneigement en 2023. Elle prévoit de devoir débourser 31,2 M$ de plus en raison de l'inflation.
 

Finalement, le maire Bruno Marchand a annoncé la création d’une nouvelle réserve d’infrastructures de 15 M$ pour faire face aux changements climatiques. La Ville aimerait amasser 300 M$ dans ce fonds d'ici 2028.

Cette dépense supplémentaire est nécessaire selon le maire. Ou on attend et ça va coûter plus cher, ou on commence maintenant et ça va coûter moins cher, on va mieux planifier, dit-il.

Impact sur le portefeuille

L'administration Marchand a limité la hausse de taxes à 2,5 % pour le résidentiel et le non-résidentiel, ce qui fait que les propriétaires d'une maison à Québec paieront 74 $ de plus en taxes municipales par rapport à 2022.

Par contre, la Ville de Québec se retrouvait avec un manque à gagner de près de 38,1 M$ dans ses coffres.

Cette somme, la Ville prévoit d'aller la chercher en réduisant ses dépenses de 11,2 M$, en percevant des revenus supplémentaires de 11,8 M$ dans les droits de mutation et en puisant 13,3 M$ dans ses réserves budgétaires.

Bruno Marchand a défendu sa décision de ne pas augmenter les taxes au-delà de 2,5 %, il rappelle que l'inflation à Québec avoisine les 6 %, et que d'autres Villes ont procédé à des hausses plus salées.

Ce contexte-là [inflationniste] les citoyens le vivent aussi, on ne voulait pas en ajouter, a-t-il dit.

La Ville de Québec a décidé de hausser le tarif horaire de ses parcomètres, qui passera de 2,50 $ à 3 $ de l'heure dès 2023.

Le coût pour se procurer une vignette de stationnement dans les rues de Québec va aussi augmenter, passant de 82 $ à 120 $. Toutefois, le tarif de 153 $ pour les commerçants sera maintenu.

Turbulences de l'économie

Lors de l'exposé technique destiné aux médias, le directeur général de la Ville, Luc Monty, a évoqué une zone de turbulences pour décrire le contexte inflationniste et la hausse des taux d'intérêt qui ont marqué la dernière année.

Ça affecte nos dépenses, il faut en tenir compte, explique-t-il. L'intention était que, face à cela, la Ville protège le plus possible les payeurs de taxes face à une hausse subite du compte de taxes en 2023.

Le vice-président du comité exécutif a précisé les propos de son collègue.

Le budget n'est pas en mode turbulence du tout. C'est des turbulences économiques de facteurs externes, maintient Pierre-Luc Lachance.

Un plan de développement sur dix ans

La Ville de Québec a dévoilé son plan décennal d'immobilisations, c’est-à-dire des investissements qui s’étalent sur dix ans. Ce plan est une première et vient remplacer le plan quinquennal.

Plus de la moitié des 10 114,6 M$ que prévoit d'investir la Ville d'ici 2032 sont consacrés à la mobilité, soit le tramway de Québec (3492,0 M$), le maintien des opérations du RTC

(738,8 M$), son électrification (609,6 M$) et ses projets de développement (229,4 M$)

L'objectif qu'on se donne avec ce PDI-là, c'est d'avoir une planification qui se fait de façon conséquente, pour laquelle on aura les bons montants pour faire face aux projets qu'on veut livrer, a précisé Pierre-Luc Lachance, vice-président du comité exécutif.

Réaction en demi-teinte de l'opposition

Les partis Québec d'abord, Québec 21 et Transition Québec veulent prendre le temps d'étudier le budget en comité plénier avant de se prononcer en faveur, ou en défaveur.

Je trouve qu'on s'est pas lancé dans le bar ouvert aux dépenses, lance le chef de Québec d'abord, Claude Villeneuve. Il se réjouit que ses craintes de voir le maire Marchand adopter une forme d'austérité budgétaire ne se soient pas matérialisées.

Toutefois, il critique l'augmentation des frais de parcomètre et des vignettes de stationnement, qui risquent de surtout pénaliser les citoyens des quartiers centraux, selon lui.

De plus, il demeure sceptique quant à la décision de la Ville d'adopter un plan d'investissements étalé sur dix ans. Inscrire des projets au PDI

ne garantit pas que ceux-ci seront réalisés, selon lui.

Le conseiller Stevens Melançon de Québec 21 est également peu convaincu par le PDI,

qu'il qualifie plutôt de programme de développement indéterminé.

Sur cinq ans on a de la misère à arriver avec les chiffres, y'a tellement de variations, pis on s'en va sur dix ans, ironise-t-il.

Québec 21 critique le recours aux réserves budgétaires.

La conseillère Jackie Smith, de Transition Québec, qualifie le budget Marchand de conservateur.

Bien qu'elle se réjouisse que le maire ait limité la hausse de taxes, elle critique son manque d'ambition sur la lutte aux changements climatiques.

Source:    ici.radio-canada.ca/


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