Burkina Faso/Pré-forum d’investissement de l’initiative « Main dans la main » de la FAO : Le plan d’investissement du Burkina Faso de plus de 500 millions de dollars au menu des échanges

Publié le 24/09/2022 | La rédaction

Burkina Faso

Afin de mieux préparer la participation du Burkina Faso au forum d’investissement sur l’initiative « Main dans la main » prévu pour se tenir à Rome en Italie du 17 au 19 octobre 2022, l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé un atelier de pré-forum ce vendredi 23 septembre 2022 à Ouagadougou. C’est le ministre de l’agriculture, Dr Delwendé Innocent Kiba, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.

L’initiative « Main dans la Main », selon le ministre de l’agriculture, Dr Delwendé Innocent Kiba, a été adoptée par la FAO pour permettre aux pays membres de pouvoir tenir leurs promesses en matière d’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) notamment lutter contre la faim et la pauvreté. En effet, au Burkina Faso, la situation en matière de sécurité alimentaire est peu reluisante alors que la pauvreté persiste.

Se référant à l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) de 2018, (INSD, 2022), le ministre de l’agriculture a indiqué que l’incidence de pauvreté dans notre pays se situe à 41,4% dont 8,2% d’extrême pauvreté. Ainsi, prévient-il, 8 personnes sur 100 vivent dans des ménages qui ne parviendront pas à assurer une alimentation adéquate à leurs membres, même si tout leur revenu était consacré à l’achat de produits alimentaires.

En termes de chiffres, on estime à 1,7 million le nombre de personnes qui vivent en situation d’extrême pauvreté au Burkina Faso. Cette situation, de l’avis du ministre, exige de redoubler d’efforts afin d’opérer un changement profond et concret dans le secteur agricole pour repositionner les systèmes alimentaires sur la voie du développement durable. C’est dans cette perspective que l’Initiative "Main dans la main", mise en œuvre dans plusieurs pays en développement dont le Burkina Faso, a été adoptée lors de la 163e session du conseil d’administration de la FAO tenue en décembre 2019.

Le ministre voit en cette initiative une opportunité pour investir davantage dans le secteur agro-sylvo-pastoral et surtout de cibler des secteurs clés. Un travail a été fait dans ce sens. Lequel travail a permis d’identifier des secteurs d’investissement. Le fruit de ce travail sera présenté aux participants issus du secteur privé, et aux partenaires techniques et financiers, à l’occasion de ce pré-forum initié par la FOA.

Le but ultime étant de susciter leur intérêt et de prendre en compte d’éventuelles suggestions d’amélioration convenues avant le grand rendez-vous de Rome. Dans le cadre de l’élaboration du plan d’investissement du Burkina Faso, des régions comme l’Est, le Centre-est, le Centre-ouest et le Sud-ouest ont été ciblées. Quant aux chaînes de valeurs prioritaires, le choix s’est porté sur les filières riz, bétail, sésame, arachide, ainsi que les produits forestiers non-ligneux tels que le moringa et le karité.

Justifiant ces choix, le ministre a expliqué qu’un travail scientifique a permis de prendre en compte le niveau de pauvreté et le potentiel agricole des régions concernées et surtout le retour sur investissement. Ce qui permettra l’amélioration des revenus des acteurs. « C’est ce travail qui a été fait et qui a permis d’avoir un plan d’investissement qui va véritablement permettre de booster la production agro-sylvo-pastorale dans notre pays avec bien sûr l’accompagnement du secteur privé national et international ainsi que des PTF », soutient le ministre Kiba.

Un investissement consistant

L’enveloppe financière de ce plan d’investissement est évaluée à plus de 500 millions de dollars. Toutefois, faut-il le signaler, le succès de la mise en œuvre de ce plan d’investissement repose sur l’engagement de tous les acteurs. Pour sa part, le ministre a donné l’assurance que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour le plein succès de la mise en œuvre de l’initiative au Burkina Faso.

Revenant sur la description de l’initiative « Main dans la main », le représentant de la FAO au Burkina Faso, Dauda Sau, a relevé qu’elle est fondée sur des données factuelles menée par les pays ayant adhéré à l’initiative et appartenant aux pays. Ceci, en vue d’accélérer la transformation agricole et le développement rural durable pour éradiquer la pauvreté (ODD 1) et éliminer la faim et toutes les formes de malnutrition (ODD2).

« En utilisant les outils les plus sophistiqués disponibles, y compris la modélisation et l’analyse géo-spatiale avancée, l’initiative identifie les plus grandes possibilités d’augmenter les revenus et de réduire les inégalités et les vulnérabilités des ruraux pauvres, qui constituent la grande majorité des pauvres du monde. Elle utilise ces outils pour mieux saisir les opportunités économiques et pour améliorer le ciblage et l’adaptation des interventions politiques, de l’innovation, du financement et de l’investissement, et de la réforme institutionnelle en conséquence », a illustré M. Sau.

Le système des nations-unies apporte son soutien au gouvernement burkinabè dans le cadre de l’initiative de la FAO. « Ne pensons pas qu’un pays qui souffre des difficultés, ne peut pas rêver ; ne pensons pas qu’un pays en difficulté n’a pas le droit de mettre en place des initiatives, avec le soutien du système des nations unies, pour aller de l’avant. On peut faire ce qu’on doit faire à Rome », a lancé la coordonnatrice du système des nations-unies au Burkina Faso pour galvaniser davantage la partie burkinabè. Le forum d’investissement prévu du 17 au 19 octobre 2022 regroupera environ quinze pays sélectionnés de l’initiative « Main dans la main ».

Source:    lefaso.net/


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