France/Le label « Tourisme Equitable » attribué pour la première fois à un office du tourisme

Publié le 04/08/2022 | La rédaction

France

Développer le tourisme sans renier sur les critères sociaux et environnementaux, c'est le choix de l’office du tourisme de Guingamp – Baie de Paimpol, dans les Côtes-d'Armor.

Fin juin, l’office du tourisme de Guingamp – Baie de Paimpol a été labellisé « Tourisme équitable » par l’Association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES). La démarche, qui a duré un an, a permis d’affirmer la place du tourisme dans la transition écologique, de compléter et de structurer une offre touristique engagée socialement et respectueuse du territoire.

« Nous nous sommes lancés dans la labellisation car, depuis des années, nous ne souhaitons pas appâter le touriste qui a beaucoup d’argent à dépenser, et qui regardera le paysage avec un souci commercial. Nous sommes un territoire modeste, nos revenus sont en dessous de la moyenne nationale. Nous recherchons un tourisme qui plaît à nos habitants, un tourisme vert, accessibles aux personnes handicapées ou au plus fragiles, pas un tourisme clinquant. C’est dans nos gênes », affirme Vincent le Meaux, président (DVG) de Guingamp Paimpol Agglomération (Côtes d’Armor, 73 700 habitants), et de l’Office du tourisme (OT) Guingamp – Baie de Paimpol.

Une démarche initiée au niveau national

« C’est la première fois que nous labellisons des offices du tourisme », témoigne Coralie Marti, directrice de l’ATES, association qui a créé son lebel « Tourisme équitable » en 2014. Issu de la philosophie du commerce équitable, ce label a progressivement pris en compte les critères de l’économie sociale et solidaire. Fin 2020, le programme « Fair Breizh », porté par l’ATES et financé par l’Ademe, a permis de lancer un appel à projet auprès des agences de voyages et de la soixantaine d’offices de tourismes en Bretagne. Les trois lauréats – Rennes, Quimper Cornouaille et Guingamp-Baie de Paimpol – ont bénéficié d’un accompagnement d’un an par l’ATES pour répondre aux 50 critères du label.

« J’avais déjà une conviction personnelle, que le tourisme avait son rôle à jouer dans la transition écologique », confie Armelle Lambert, directrice de l’OT Guingamp – Baie de Paimpol. C’est ainsi que, dès 2019, elle s’est rapprochée du pôle Transition écologique de l’agglomération, composé des services Déchets, Biodiversité et la mission Plan climat. Une journée de séminaire a été organisée en janvier 2020, afin de réunir ces protagonistes atour de la réflexion sur les façons d’articuler leur action pour accélérer la transition écologique. Ce séminaire a jeté les bases d’une coopération qui a contribué à remporter l’appel à projets.

Viser l’exemplarité

« La labellisation est une démarche contraignante et laborieuse. Nos rendez-vous réguliers avec l’ATES nous ont aidés à dédramatiser et à remplir les grilles de critères », estime Armelle Lambert. Ces critères sont déclinés en trois catégories : la gestion de la structure, la qualité de l’activité touristique, la qualité des partenariats noués. « Nous les remplissions presque tous, mais l’accompagnement nous a permis d’en prendre conscience, de formaliser. Cela a renforcé notre désir d’être rigoureux dans le respect des critères, d’être exemplaires, d’inciter d’autres partenaires à s’engager dans cette dynamique », poursuit Armelle Lambert.

Le processus de labellisation a permis de compléter et structurer une offre déjà existante. A titre d’exemple, les neuf séjours courts pensées de façon à favoriser les mobilités douces, la rencontre avec les habitants, la consommation de produits locaux, le partenariat avec des acteurs éco-labellisés : l’Eco-balade en vieux gréement, Passion pêche en Belle-Isle-en-Terre, la Baie de Paimpol en vélo, l’Escale gourmande à Paimpol et sur Bréhat… La semaine du tourisme dédié aux savoir-faire locaux a été initiée lors de la Toussaint 2021, proposant des visites d’artisans, d’entreprises, de producteurs locaux.

Une offre tournée vers les habitants

« Avec le Covid et l’inflation, les gens ont de moins en moins la possibilité de partir en vacances. C’est pourquoi nous avons créé ou consolidé une offre à destination de nos habitants qui restent sur le territoire », explique Armelle Lambert. A titre d’exemple, l’initiative « J’habite en vacances » qui recense les offre de séjours ou d’hébergement financièrement accessibles. L’OT a également renforcé les visites guidées (5 euros les 2 heures), qui favorisent les rencontres et les échanges, et permettent aux habitants de découvrir autrement leur territoire.

Sur le volet social, l’OT s’attache à intégrer et fidéliser les saisonniers. En partenariat avec la mission locale, il a créé la formation en ligne « Bienvenue ici ». Pendant dix jours, les jeunes acteurs du tourisme reçoivent des SMS qui les sensibilisent aux écogestes, leur apportent des connaissances sur le territoire, mais également sur les pratiques d’accueil. « Nous faisons monter en compétence les saisonniers, qui peuvent capitaliser cette formation sur leur CV », estime Armelle Lambert. De plus, l’OT se prévaut de son partenariat avec l’association d’insertion par l’activité économique, Goëlo Emploi Services, notamment pour la manutention de la documentation.

Prendre en compte le handicap

Le processus de labellisation a renforcé le souhait de mieux accueillir les personnes en situation de handicap. L’OT a entamé le recensement de l’offre touristique qui leur est accessible. Les salariés ont été sensibilisés et formés à la langue des signes. « Nos bureaux sont aménagés pour l’accueil de personnes atteintes d’un handicap moteur. Des boucles auditives amplifiant le son sont mises en place pour les mal-entendants. Nous adaptons progressivement nos équipements », affirme la directrice, qui vise désormais le label Tourisme et Handicap.

Source:    www.lagazettedescommunes.com


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