Belgique/Aider des jeunes en difficulté à voler de leurs propres ailes, c’est le projet de la maison d’accueil bruxelloise le Bateau Ivre !

Publié le 02/08/2022 | La rédaction

Belgique

Grâce à des dons, le Bateau Ivre, une maison d’accueil pour des enfants en difficulté, a acheté un appartement à proximité du foyer d’accueil principal. Cet outil pédagogique doit permettre une transition plus douce vers l’âge adulte.

Le Bateau Ivre est une maison d’accueil composée d’une quinzaine d’enfants en difficulté à Watermael-Boitsfort. Depuis 1978, l’association a accompagné plus de 170 enfants aux profils distincts : des orphelins, des MENA (Mineurs étrangers non accompagnés), des enfants victimes des violences familiales, d’abus sexuels, ou placés en cas d’une incapacité des parents à les prendre en charge. " D’une manière générale, ces jeunes ne peuvent plus vivre dans leur foyer familial d’origine. Mais les problématiques sont très diversifiées " explique François Moury, directeur du Bateau Ivre – Maison d’accueil.

Ces enfants – âgés entre 18 mois et 18 ansvivent ensemble et sont encadrés par une équipe psychoéducative multidisciplinaire (éducateur, assistant social et psychologue). " La maison constitue leur lieu de vie principal. Ils y vivent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils y sont naturellement très attachés. " Quand un retour au domicile familial n’est pas possible, les enfants restent dans ce foyer d’accueil jusqu’à leur 18 ans, âge légal de la majorité en Belgique. " Auparavant, la majorité était fixée à 21 ans. Avec la réduction de cet âge, les jeunes bénéficient moins longtemps de l’aide à la jeunesse. Nous devons donc les préparer très tôt à voler de leurs propres ailes et à se débrouiller seuls " explique François Moury.

Difficile de trouver un logement

Pour assurer une transition plus douce vers l’âge adulte, l’association propose un accompagnement en appartement supervisé dès l’âge de 16 ans. Les jeunes – fragiles et peu armés – apprennent à vivre en autonomie en dehors de l’établissement principal. " Par cette expérience, ils sont confrontés à la vie réelle et l’apprivoisent : payer leurs factures, devoir se lever pour aller à l’école, signer un bail… "

Toutefois, l’association est confrontée à plusieurs problèmes : les logements sont souvent loin de la maison d’accueil, très chers ou pas forcément accueillants. " Puis, malgré eux, ces jeunes portent la casquette stéréotypée d’enfant placé. Il est difficile de convaincre un propriétaire d’accepter un jeune qui est suivi par l’aide à la jeunesse, qui n’est pas accompagné par ses parents " détaille le directeur de la maison d’accueil. " C’est un vrai parcours du combattant. Cela nous prend parfois plus d’un an pour trouver un logement ! "

La clef vers l’autonomie

Pour ces raisons, François Moury et son équipe ont conçu l’un des plus grands projets depuis la création de l’association : acheter un appartement constitué de deux chambres dans un rayon de 5 km autour de la maison d’accueil. Véritable outil pédagogique, cet appartement doit permettre aux adolescents entre 16 et 18 ans d’acquérir une semi-autonomie d’une manière progressive. " Autonomie, parce que le jeune vit seul sans la présence d’un éducateur en permanence comme c’était le cas avant. Mais, un suivi psychoéducatif de qualité se poursuit jusqu’à ses 18 ans. "

Les avantages sont multiples pour le jeune : par la proximité, il peut garder contact avec ses amis, son école, ses activités extrascolaires et les autres membres du foyer d’accueil. " Puis, le jeune paye un loyer symbolique et pourrait donc faire des économies pour l’âge fatidique de ses 18 ans " précise François Moury.

Une campagne de fonds fructueuse

Ce projet ambitieux a nécessité évidemment des fonds. Si l’association Le Bateau Ivre est privée, elle reçoit en tant que service agréé par l’Aide à la Jeunesse, des subsides publics de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour son fonctionnement au quotidien et les dépenses courantes.

En revanche, pour les projets de développement tels que l’achat d’un bien, l’ASBL doit compter sur d’autres stratégies et faire appel aux dons. En 2021, l’ASBL a donc lancé une campagne de crowdfunding – un financement participatif en ligne comme l'explique BX1.

C’est une réussite ! En un an, la somme de 200.000 euros a été rassemblée pour acheter un bien. " Cet appartement, ce n’est pas juste un achat physique. C’est pour nous – équipe éducative – un outil formidable pour aider une multitude de jeunes à s’émanciper. " Depuis, les projets de mises en autonomie ont bien débuté pour permettre à ces jeunes de prendre leur envol et de trouver leur place dans notre société.

Source:    www.rtbf.be


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