Prévention des conflits communautaires au Burkina : Des autorités coutumières renforcent leurs capacités

Publié le 14/01/2022 | La rédaction

Burkina Faso

L’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC) organise, les 13 et 14 janvier 2022, à Koudougou, une session de formation sur la prévention et la résolution des conflits communautaires à l’intention des leaders coutumiers et religieux. La présente activité bénéficie de l’appui financier et technique de l’Union fraternelle des croyants (UFC-Dori), à travers son projet « Pro_DIVE ». L’ouverture des travaux a été présidée ce jeudi par le représentant de madame le gouverneur de la région du Centre-ouest, Daouda Traoré.

Le Burkina Faso jadis considéré comme un pays de paix et de cohésion sociale est depuis quelques années confronté à des conflits communautaires liés, entre autres, à la chefferie coutumière, à la politique, à la religion, et surtout à l’exploitation des ressources naturelles. Ces conflits communautaires mettent à mal le vivre-ensemble et annulent les efforts du développement. Au regard de ces conséquences désastreuses, le gouvernement a créé en 2015 l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC).

Conscient du rôle prépondérant des leaders religieux et coutumiers dans la préservation des valeurs sociales de paix, d’harmonie et de vivre-ensemble, l’ONAPREGECC a jugé nécessaire de renforcer leurs capacités eu égard à la situation sécuritaire qui a tendance à amplifier les tensions communautaires.

Débutée ce jeudi 13 janvier 2022, cette session de 48 heures devrait permettre d’outiller ces leaders coutumiers et religieux sur le mécanisme de prise en charge des conflits communautaires et d’accroître leur implication dans la construction de la paix. Ils sont venus des régions du Centre-est, du Plateau-central, du Sahel, du Nord et du Centre-ouest.

Les représentants de l’ONAPREGECC de chaque région concernée ont été associés à ce rendez-vous du donner et du recevoir. A la cérémonie d’ouverture, le secrétaire général de la région du Centre-ouest, Daouda Traoré, a exprimé les remerciements de Madame le gouverneur à l’ONAPREGECC pour cette initiative et invité les participants à prendre une part active aux travaux afin de mieux appréhender leur rôle et surtout renforcer leurs capacités dans la prévention et la gestion des conflits communautaires. "Aujourd’hui, ce sont des approches qui nécessitent beaucoup de tact. Il n’est pas aisé pour tout le monde de pouvoir négocier lorsqu’il s’agit des conflits communautaires", a relevé M. Traoré.

Il a saisi l’occasion pour présenter les types de conflits communautaires présents dans la région du Centre-ouest. Il a, entre autres, cité les conflits entre agriculteurs et éleveurs, les conflits religieux. Un autre aspect non moins important à l’image des conflits politiques a été relevé. La gestion de ces conflits, informe le SG, est généralement assurée par les observatoires régionaux et provinciaux de gestion des conflits notamment dans les villages et les secteurs.

Parlant des modules qui seront enseignés aux participants, au cours de cette formation, la secrétaire permanente de L’ONAPREGECC, Korotimi Kaboré, a laissé entendre qu’il " s’agira essentiellement de présenter le mécanisme de L’ONAPREGECC aux différents participants ; de revenir sur les différents facteurs qui enveniment davantage les conflits communautaires mais aussi de revenir sur les différentes techniques d’analyse des conflits communautaires, parce que lorsqu’on parle de conflits, il faut souvent un certain nombre de techniques qui permettent vraiment de bien appréhender ces conflits communautaires et de pouvoir procéder aux meilleures résolutions". Ces modules seront animés par des cadres du SP/ONAPREGECC.

Les participants ont salué cette initiative, qui d’après le Naaba Sigri, "vient à point nommé parce que d’époque en époque, notre vivre-ensemble se dégrade. Il faut qu’on ait des outils nécessaires pour ramener la paix au niveau des groupes, des ethnies, des politiques et renforcer la cohésion sociale.

Ces outils passent par la connaissance. Il faut donc que nous maîtrisons ce que nous devons faire". Il a par ailleurs fait ce témoignage pour donner une idée plus concrète de ce qui pourrait être le rôle d’une autorité coutumière dans la gestion d’un conflit communautaire : "chaque jour, avant la période coloniale, c’est notre travail de juger, de pardonner, de chercher à faire une médiation communautaire ou individuelle afin que les peuples vivent en paix".

La présente session de formation bénéficie de l’appui financier et technique de l’Union fraternelle des croyants (UFC-Dori), à travers son projet « Pro_DIVE ». L’objectif principal de ce projet, selon le coordonnateur de l’UFC-Dori, Ramdé François, est de promouvoir la paix et le vivre-ensemble au Burkina Faso. Il s’exécute fortement dans deux régions du Burkina mais pas exclusivement. Il s’agit des régions du Sahel et du Nord.

Source:    lefaso.net/


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