France/Figeac actionne tous les leviers en même temps pour l’économie

Publié le 13/10/2021 | La rédaction

France

Plantées au milieu du Lot, Figeac et sa communauté de communes se sont construit un palmarès de champion industriel en jouant collectif et sont devenues l’épicentre de la Mecanic vallée. Elles misent sur l’innovation et la diversification.

Lafarrayrie, Aiguille 1, 2, 3, Herbemols, Quercypôle 1, 2, 3, Pech d’Alon… les zones d’activités poussent mieux que les champignons entre les vallons boisés et parsemés de maisons quercinoises du Grand Figeac (Lot). Cette communauté de commune gloutonne qui a avalé trois autres intercos pour inclure aujourd’hui 92 communes mais seulement 43 000 habitants, fabrique méthodiquement, depuis des années, un tissu industriel à faire pâlir les grandes métropoles. Sa ville-centre, Figeac, compte pourtant moins de 10 000 habitants, n’est reliée à aucun TGV et n’accroche une bretelle d’autoroute qu’après 45 minutes de route sur laquelle passent en convois nocturnes des camions d’éléments d’avions, des bouts de ponts ou des hélices. Les fameuses hélices Ratier : depuis plus de cent ans, elles sont partout, du bord des ronds-points jusqu’au hall de la mairie, pour rappeler que c’est grâce à elles que tout à commencé. Sans ce menuisier en mal de débouchés qui s’est lancé dans la production de pales en bois un peu avant la première guerre mondiale, le destin industriel de Figeac n’aurait peut-être pas…décollé.

un carton plein de projets

« C’est vrai que, sans un tissu économique minimal, quelques aménités et beaucoup de chance, on ne peut pas bâtir une stratégie industrielle solide », admet modestement Martin Malvy, ancien maire (PS) de la ville de 1977 à 2001, fugace ministre du Budget sous Mitterrand durant 5 mois et président du conseil régional de Midi-Pyrénées de 1998 à 2015, mais surtout figure tutélaire du développement économique du bassin figeacois. « Sans lui, rien n’aurait été possible », s’incline Isabelle Beaupuy, directrice du pôle « développement » du Grand Figeac. Aussi toute la population s’offusque-t-elle quand le 13 septembre dernier, jour de l’inauguration d’une esplanade à son nom, une dizaine d’anti-passe sanitaire couvrent de leurs lazzis les discours d’hommages des officiels.

André Mellinger, l’actuel maire (PS), entretient volontiers la flamme allumée par son prédécesseur : « Il existe depuis quarante ans une même volonté politique de développer notre économie locale. »  Mais l’histoire n’explique pas tout. Si, aujourd’hui, ce territoire est devenu l’épicentre de la Mecanic vallée, un cluster transdépartemental regroupant 213 entreprises et plus de 13 000 emplois, c’est parce que « les acteurs jouent tous collectif », résume le directeur de l’office de tourisme, Pierre Kovacic. « Nous essayons d’actionner tous les leviers en même temps », appuie Guillaume Baldy, adjoint (PS) au maire et vice-président du conseil départemental du Lot. « Nous agissons sur trois axes en même temps : l’industrie, le tourisme et l’agriculture, en impliquant régulièrement les services de l’Etat, la région et le département, pour accélérer la réactivité administrative, technique et financière dont ont besoin les entreprises », explique Vincent Labarthe, président (PS) du Grand Figeac, selon qui le goût de travailler ensemble découle de « la création du pays, puis du schéma de cohérence territoriale ». Pour André Mellinger, conscient « qu’un maire tout seul est très démuni », cette entente vient de la naissance, il y a dix ans, d’un syndicat départemental d’aménagement et d’ingénierie proposant une aide technique aux petites communes pour monter leurs dossiers financiers, ainsi que de la constitution d’un pôle d’équilibre territorial et rural. Ces entités ont permis « d’avoir un carton plein de projets prêts à être financés selon les opportunités des programmes comme Territoires d’industrie, France Relance ou Action cœur de ville », poursuit Guillaume Baldy.

C’est par ces véhicules politiques, techniques et financiers que le Grand Figeac a pu avoir une nouvelle piscine, réaménager les quais de la ville, accorder des primes de façade aux propriétaires des maisons du bourg, monter des foncières et aider les commerçants pour dynamiser le commerce de proximité et réduire le taux de vacances autour de 12 %. Les acteurs locaux tentent ainsi de « créer une économie résidentielle » indispensable pour attirer agents de maîtrise, cadres, ingénieurs et surtout leurs conjoints. En appui, l’association Figeaccueil se proposer de mettre en relation les nouveaux venus avec les habitants « pour faire du lien et parce qu’on a envie de partager notre attachement à notre territoire » sourient Michel et Agnès Grehant, co-fondateurs de l’association. « Je fais venir les stagiaires de chez Ratier pour leur permettre d’avoir des contacts » poursuit le nouveau président de l’association Damien Louvard qui cherche aussi  à faciliter l’installation des jeunes diplômés sur le bassin d’emploi.

Source:    www.lagazettedescommunes.com


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