Burkina Faso/Journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision : La 21e édition interpelle les jeunes à plus de dynamisme et de synergie d’actions

Publié le 12/06/2021 | La rédaction

Burkina Faso

Le Burkina Faso a commémoré en différé, ce vendredi 11 juin 2021, la 21e édition de la Journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision, fixée au 18 mai de chaque année. La présente édition était axée sur "investir dans la jeunesse pour mettre fin à la pratique de l’excision". En lieu et place de l’épouse du chef, c’est l’épouse du Premier ministre, Clémentine Dabiré qui a patronné la cérémonie.

Au Burkina Faso, l’excision est la forme des MGF la plus pratiquée. Selon l’enquête démographique et de santé de 2010 et l’enquête multisectorielle continue de 2015, la prévalence de l’excision est passée de 75,8% à 67,6% pour les femmes de 15 à 49 ans et de 13,3% à 11,3% pour la tranche d’âge des filles de 0 à 14 ans. Au regard de ces résultats importants obtenus, notre pays occupe une place de leader dans la lutte contre la pratique de l’excision sur le plan mondial et en Afrique, selon la ministre de la femme, Marie Laurence Ilboudo/Marshall.

« Cela a valu au Burkina Faso, le sacre du président du Faso, Roch Kaboré, comme champion de l’Union africaine pour la lutte contre la pratique de l’excision », a-t-elle indiqué avec satisfaction. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il y a encore de grands défis à relever pour atteindre l’objectif zéro cas d’ici 2030. Parmi ceux-ci, il y a la persistance de l’excision sous des formes pernicieuses, notamment la clandestinité, le rabattement de l’âge de l’excision ainsi que la pratique transfrontalière.

Face à cette situation, il sied de regarder comment canaliser les énergies pour avoir des résultats plus probants et plus rapides. Dans cette perspective, les organisateurs de la 21e Journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision ont décidé de placer la jeunesse au centre de ce combat. Pour la ministre Ilboudo/Marshall, ce choix n’est pas anodin : « C’est elle, aujourd’hui qui, soit elle a subi, soit elle va subir l’excision ou encore c’est elle qui peut être actrice. Ça veut dire qu’elle aura des enfants et peut aussi perpétrer cette pratique néfaste. D’où la nécessité de parler aux jeunes et de leur dire combien leur place est importante dans la lutte contre la pratique de l’excision au Burkina Faso ».

Dans cette optique, 130 jeunes venus des 13 régions du pays ont pris part à un panel. Ils ont échangé autour des communications portant sur "quel investissement dans la jeunesse pour mettre fin à la pratique de l’excision au Burkina Faso d’ici 2030" et le "rôle et la place de la nouvelle génération dans l’accélération de l’élimination de la pratique de l’excision au Burkina Faso".

Environ deux millions de cas supplémentaires de MGF pourraient se faire si rien n’est fait

Pour davantage marquer la commémoration de cette journée, d’autres activités ont été organisées par les jeunes pour les jeunes. Il s’agit d’une e-campagne dénommée « comprendre pour convaincre » avec les structures de jeunesse sur les réseaux sociaux et d’un micro trottoir en lien avec le thème de la journée. Le représentant résident de l’UNFPA au Burkina a effectué le déplacement pour la célébration de cette journée.

S’exprimant au nom des partenaires techniques et financiers (PTF), Auguste Kpognon a tiré la sonnette d’alarme sur les probables répercussions du Covid-19 dans cette lutte : « Elles pourraient entrainer un retard dans la mise en œuvre des programmes de promotion de l’élimination de ce phénomène et occasionner des millions de cas supplémentaires de mutilations génitales féminines qui auraient pu être évités d’ici à 2030 ».

Mais c’est sans compter avec l’engagement de l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré. Lors de la célébration de la 18e Journée internationale tolérance zéro aux MGF, elle disait dans sa déclaration je cite : « …rien, ni même le Covid-19 n’est une excuse pour justifier l’absence, la lenteur ou la réduction des efforts humains, matériels et financiers nécessaires pour l’atteinte de notre objectif commun de tolérance zéro aux MGF d’ici 2030 ».

Pour relever ces défis, M. Kpognon a dit la disponibilité des PTF à accompagner le gouvernement et la société civile dans leurs efforts communs pour l’élimination des MGF et les autres pratiques préjudiciables au bien-être des filles et des femmes au Burkina Faso. Dans son allocution, la patronne de la cérémonie, Clémentine Dabiré, a invité la jeunesse burkinabè à rester mobilisée et déterminée dans la lutte contre les MGF en vue de gagner le pari de l’élimination des MGF d’ici à 2030.

Son appel a été entendu. « C’est un rôle que nous avons déjà endossé depuis l’année passée quand nous avons reçu le flambeau. Dans nos différentes communautés, nous menons déjà des actions de sensibilisation que ce soit avec les jeunes, les personnes âgées, les femmes susceptibles de faire exciser leurs filles. Aujourd’hui, il s’agissait juste de réaffirmer notre engagement à travailler aux côtés de nos autorités et de nos aînés », a, pour sa part, déclaré la représentante des jeunes engagés dans la lutte contre les MGF, Roukiatou Sédogo.

Source:   lefaso.net


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