Irlande/ A cause de la pandémie, un pub irlandais se reconvertit en clinique pour animaux sauvages

Publié le 22/02/2021 | La rédaction

Irlande

Depuis l’instauration du premier confinement en mars 2020, le pub irlandais Tara Na Ri a fermé ses portes et n’a plus versé une goutte d’alcool. Mais il s’est constitué une nouvelle clientèle d’habitués à base de cygnes et renards, devenant la toute première clinique vétérinaire pour faune sauvage du pays.

Derrière les stores de ce pub de Navan (nord-est de l’Irlande), les tireuses à bières sont silencieuses et la salle principale est déserte.

Mais les pièces annexes abritent une activité débordante : ici on biberonne une chèvre sauvage de deux semaines, baptisée Liam. Là, des cygnes installent leur nid dans d’anciennes écuries, un renard peureux se crée un enclos et un bénévole soigne une buse aux grands yeux.

Depuis vendredi, l’ancien débit de boissons s’est reconverti, grâce à l’association Réhabilitation de la faune irlandaise (WRI), devenant la toute première clinique vétérinaire du pays à s’occuper de créatures de toutes tailles et espèces, quel que soit leur problème.

"On était habitués à une certaine façon de vivre", a confié à l’AFP James McCarthy, dont la famille possède le pub depuis plus de dix ans. "Quand on nous l’a enlevée, on s’est retrouvés avec un vide. Il faut un certain temps pour le combler, d’une manière que vous n’auriez jamais crue possible avant".

Animaux sociaux

"On se prépare à la saison des orphelins, qui est notre période la plus chargée de l’année", explique le responsable des animaux Dan Donoher, en tentant de calmer un pigeon qui s’agite sur une table d’examen. "On aura beaucoup d’oisillons et de renardeaux, qui nous occuperont pendant les six prochains mois".

Dans la culture irlandaise, les pubs occupent une place centrale de la vie sociale, où l’on fête les évènements importants et où se crée la solidarité entre voisins.

Dans les zones rurales reculées, leur rôle est d’autant plus important, et la fermeture du Tara Na Ri avait porté un rude coup à la communauté locale, déjà ébranlée par les changements radicaux induits par le confinement.

Mais selon Aoife McPartlin, responsable de la branche éducative de WRI, la toute nouvelle clinique vétérinaire est déjà venue remplacer le pub dans le cœur de certains clients, qui ont donné de leur temps pour réparer les salles annexes.

"On les a accueillis, ils nous ont accueillis", dit-elle à propos des habitants, qui n’ont pas ménagé leur peine ni leur temps pour rénover les locaux.

Nature et confinement

L’Irlande, qui recense plus de 4000 décès dus au Covid-19, est actuellement en plein troisième confinement, instauré pour stopper l’explosion des cas survenue après un assouplissement des restrictions locales avant Noël.

Alors que le pays avait traversé les deux premières vagues de la pandémie avec relativement peu de cas et de décès, il présente désormais le taux de contamination par habitant le plus élevé au monde.

C’est à cause de ce "tsunami d’infections", comme l’a décrit le Premier ministre Micheal Martin, que 45% des décès survenus dans la République à cause du coronavirus le sont depuis début 2021.

La nature a sauvé beaucoup de gens pendant la pandémie

Depuis le début de l’année, les écoles, magasins non essentiels, pubs, restaurants, gymnases et cinémas sont donc fermés et les citoyens priés de rester chez eux, mis à part pour faire de l’exercice dans un périmètre restreint.

Une situation à laquelle Aoife McPartlin voit au moins un avantage : avec l’augmentation spectaculaire du nombre de gens passant du temps dans la nature, le nombre d’animaux blessés ou abandonnés trouvés par des promeneurs puis ramenés pour être soignés a explosé.

"La nature a sauvé beaucoup de gens pendant la pandémie", souligne-t-elle. "Ils sont plus conscients de la vie sauvage et de son existence, et de notre coexistence".

Source:    www.rtbf.be


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