« La décentralisation va améliorer le quotidien des populations »

Publié le 01/06/2018 | La rédaction

Cameroun

Georges Elanga Obam, Ministre de la Décentralisation et du Développement local.

elanga obam

Monsieur le ministre, quel bilan faites-vous de votre séjour dans la région de l’Extrême-Nord ?

La première journée, nous l’avons consacrée à l’ouverture d’un séminaire sur le renforcement des capacités des magistrats municipaux de cette partie du pays, en rapport avec la résilience dont ils ont su faire preuve, confrontés aux événements qui étaient liés à l’insécurité et aux aléas climatiques.  Nous avons profité de la circonstance pour visiter les projets à impact rapide que sur instruction du président de la République le FEICOM a financé. Le compte rendu que nous pouvons en faire est que pour la plupart ces projets s’exécutent, ils s’exécutent bien.

Il y a un certain nombre d’édifices publics qui sont réalisés au bénéfice des collectivités ; ils sont financés par le FEICOM et construits par les maires, à savoir, l’agence régionale FEICOM de l’Extrême-Nord à Maroua, l’hôtel de ville de la commune de Mora et l’hôtel de ville de la commune de Gazawa que nous avons inaugurés. Nous avons profité de la circonstance pour avoir un entretien à bâtons rompus avec les autorités administratives qui assurent la tutelle sur les communes et avec les maires  pour  évoquer des questions qui taraudent les esprits de tout ce qui tient à l’exercice de la tutelle, aux rapports que nous attendons voir se développer autour de la commune et au rôle de promoteur développement local qui incombe désormais aux communes. Ensuite l’occasion faisant le larron, nous avons transmis le message de solidarité du chef de l’Etat aux populations de cette partie du pays dont nous apprécions la résilience face aux difficultés dont elles ont dû faire face pour leur dire que la décentralisation prônée et prescrite par le président de la République va changer beaucoup et en bien leur vécu quotidien.

Quel type d’accompagnement les mairies de l’Extrême-Nord qui sont affectées par la crise causée par Boko Haram peuvent-elles attendre du ministère de la Décentralisation et du Développement local ?

Dans la présentation que je faisais, j’avais commencé à évoquer ce qui est fait et non ce qui est envisagé. Notre présence physique est déjà un acquis pour encourager et soutenir les fameux Projets à impact rapide qui sont réalisés dans les différentes communes de la région de l’Extrême-Nord. Donc, je voudrais rappeler que chaque commune a obtenu un financement de 100 millions de francs, ce qui fait à peu près 5 milliards F pour l’ensemble de la région. Ce n’est pas négligeable.

Il y a des programmes qui sont conduits ici avec l’assistance de l’Union européenne et le FEICOM, le Programme économique et social des villes secondaires qui sont exposées à des facteurs d’instabilité qui va se mettre en route avec la coopération allemande ; voilà ce que nous envisageons à court terme. C’est ce qui va être fait pour soutenir les communes de la région de l’Extrême-Nord pour lesquelles, par ailleurs nous  avons demandé et obtenu des exécutifs municipaux qu’ils fassent des propositions au gouvernement sur les actions qui pourraient être entreprises dans la foulée et qui marqueraient une fois encore le soutien de l’Etat. Une fois que nous recevrons ces propositions, nous les soumettrons à qui de droit en vue de leur mise en œuvre rapide.

Quelle appréciation faites-vous des actions que mènent les magistrats municipaux au sein de leurs collectivité territoriales décentralisées ?

Je me dois de reconnaître que nous avons affaire à des maires dont l’action a été fortement perturbée par l’insécurité qui a prévalu et qui a ruiné la région ; des maires qui ont dû faire face aux aléas climatiques quelques fois des grandes sécheresses et des inondations. Je n’ai pas entendu parler de maire qui a abandonné sa commune en raison de l’insécurité. J’ai observé la conduite des opérations que j’ai indiquées et qui se fait avec des maires engagés, promoteurs de la décentralisation, ayant bien compris qu’au final les maires doivent être des agents de promotion du développement et devenir de véritables acteurs du développement. Si je devais me résumer en un seul mot, nous avons à faire à des maires patriotes, nous avons à faire à des maires engagés, nous avons à faire à des maires résolument derrière le chef de l’Etat dans la perspective de la promotion de la décentralisation. 

Quel message laissez-vous à ces acteurs de la décentralisation basés à l’Extrême-Nord ?

J’ai indiqué aux maires et aux autorités de tutelle qu’une règlementation venant préciser le rôle des uns et des autres était en cours de finalisation. J’ai posé le principe que les autorités administratives vont continuer d’exercer la tutelle. J’ai indiqué que ces modalités seraient précisées. J’ai fait savoir que l’administration dont j’ai la charge prévoyait, si elle était adoptée telle que nous souhaitons la mettre en place, que des services déconcentrés du ministère se situent dans les chefs-lieux des régions et dans les chefs-lieux des départements.

Ce sont des services qui seront en appui à la fois à la tutelle et aux collectivités territoriales décentralisées. Donc le message, c’est celui de s’arrimer  à  ce qui est en cours, à approfondir la décentralisation en revoyant l’ensemble des activités dont les compétences sont reconnues aux maires, évaluer la manière dont les compétences transférées s’exécutent, repenser les modalités du financement des communes ; et à la tutelle d’accompagner les communes dans leur rôle de promotion de l’action économique, faire en sorte que les communes  soient une école de démocratie  pour que nos populations apprennent à prendre en main leur destin et à faire conduire les actions qui, de leur point de vue sont des actions qui traduisent dans la réalité le développement qu’elles souhaitent, puis leur indiquer que le soutien du chef de l’Etat leur est acquis ; il leur appartient désormais de faire que la décentralisation soit une réalité.

J’ai fait savoir, pour terminer que c’était une première visite, nous avons plusieurs autres visites que nous pensons faire ici pour continuer à mettre en activité les structures construites par les collectivités et pour lancer d’autres projets et réceptionner ceux qui sont en cours. Ce que nous voulons laisser comme discours, c’est que le temps de l’action est venu et que les collectivités territoriales décentralisées se mettent au travail.

Source: www.cameroon-tribune.cm


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