Un partenariat sino-américain améliore les soins médicaux dans les régions tibétaines

Publié le 19/03/2018 | Thierry Roland Simen

Chine, Etats-Unis

Lurong Dregar, âgée de 19 ans, souffrait depuis des années de graves maux de tête et de convulsions. Cette mystérieuse maladie avait même rendu cette jeune Tibétaine aveugle de l'oeil gauche. Ce n'est qu'en passant une IRM au début de l'année dans un hôpital de Xichang, à environ 500 km de son domicile, que la cause a finalement été déterminée. Il s'agissait d'un parasite.

En raison de l'état accidenté des routes de montagne, Dregar et 46 autres habitants du bourg autonome tibétain de Muli, dans la préfecture de Liangshan de la province chinoise du Sichuan (sud-ouest), ont dû voyager plus de deux jours pour passer un scanner cérébral.

Pour onze de ces personnes, dont Dregar, le diagnostic faisait état d'une cysticercose, une maladie parasitaire courante, mais mortelle, affectant des communautés d'éleveurs en Chine.

"La prévalence est très élevée, même pour une maladie infectieuse", explique Su Guohua, qui travaille dans un hôpital de la préfecture.

Cette maladie se contracte généralement par l'ingestion de nourriture ou d'eau contaminée par des oeufs de ténias issus de matières fécales. Elle affecte principalement les zones d'élevage au Gansu, en Mongolie intérieure, au Ningxia, au Qinghai, au Sichuan, au Tibet et au Xinjiang.

Les autorités de plusieurs régions offrent des médicaments gratuits aux habitants infectés, mais les patients souffrant de symptômes aigus ont besoin d'une aide plus urgente.

L'IRM gratuite reçue par Dregar et les autres personnes était parrainée par un projet conjoint entre la Chine et les Etats-Unis. Lhassa, capitale tibétaine, a établi en avril 1987 un jumelage avec la ville américaine de Boulder, dans l'Etat du Colorado. Depuis, les deux villes ont collaboré dans différents programmes pour améliorer l'éducation en matière de santé, de protection environnementale ainsi que d'art et de culture à Lhassa et dans d'autres régions tibétaines en Chine.

"Le scan cérébral par IRM est la meilleure méthode pour détecter cette maladie", explique le docteur Li Tiaoying, du centre pour le contrôle et la prévention des maladies du Sichuan. Pour soulager la détresse de Dregar, une opération chirurgicale immédiate était nécessaire, car des kystes et une hydrocéphalie grave avaient été détectés à travers le scan.

L'opération a coûté près de 9.000 yuans (1.377 dollars), un prix inabordable pour la famille de Dregar. Bill Warnock, PDG du projet de jumelage entre Lhassa et Boulder, a convenu de payer son opération grâce aux dons du projet. L'opération de cinq heures menée en novembre a réussi, et au bout d'un mois, sa pression cérébrale est enfin revenue à la normale.

"Nous n'aurions jamais pensé pouvoir bénéficier de l'aide des Etats-Unis. Ils nous ont donné de l'espoir", déclare le père de Dregar.

M. Warnock s'est rendu dans les régions tibétaines à 23 reprises ces 30 dernières années. Ayant participé à plusieurs programmes médicaux dans la région, il connaît exactement le retard qu'accuse celle-ci en termes de soins.

La cysticercose peut être évitée à travers une bonne hygiène personnelle, et M. Warnock en a fait la prochaine tâche clé du projet.

"Je suis enthousiaste concernant ce projet. Je pense qu'il sera pour eux une opportunité importante d'avoir un bon avenir", note M. Warnock. "L'année prochaine, nous envisageons de nous concentrer sur la prévention de la cysticercose par l'éducation des médecins ruraux qui travaillent dans les zones à prévalence élevée de la province chinoise du Sichuan."

Source: french.china.org.cn

Thierry Roland Simen


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