Canada/Un projet pilote de ramassage régulier des ordures dans les camps de sans-abri de Winnipeg

Publié le 18/04/2024 | La rédaction

Canada

Les campements de sans-abri de Winnipeg pourraient avoir droit à un ramassage régulier d’ordures cet été.

Mardi, le comité exécutif de Winnipeg a approuvé un projet pilote qui vise à nettoyer ces campements régulièrement.

Selon un rapport publié la semaine dernière par la Ville, le nettoyage hebdomadaire des quelque 150 campements coûterait 4 millions de dollars par année à l’administration. Le maire de Winnipeg, Scott Gillingham, affirme toutefois que le projet va se concentrer sur les plus importants de la ville.

Nous avons besoin de nettoyer les campements.

Une citation de Scott Gillingham, maire de Winnipeg

Si les autres membres du conseil municipal approuvent le projet, trois organismes winnipégois le mèneront de front. Il s’agit des organismes qui ont proposé le projet pilote : le Partenariat pour la sécurité au centre-ville de Winnipeg, Main Street Project et Siloam Mission.

Des projets sociaux comme les programmes Clean Slate, du Partenariat pour la sécurité et MOST(Mission Off the Streets) de Siloam Mission, emploient des personnes qui ont été en situation de sans-abrisme. Les organismes estiment que cela permettra de réduire les conflits avec les occupants des campements.

Dans le rapport de la Ville, le directeur municipal de Winnipeg, Michael Jack, écrit que tous les campements présentent des problèmes importants en matière d'environnement, de santé, de sécurité des personnes et de risques d'incendie. Il ajoute que l'approche de la Ville en matière de collecte des ordures doit être réfléchie, empreinte de respect et de compassion et préserver la dignité des occupants.

Le rapport indique aussi que ces derniers pourraient se méfier des employés de la Ville qui pourraient avoir de la difficulté à distinguer les ordures de leurs objets personnels.

Selon la directrice générale de Siloam Mission, Tessa Blaikie Whitecloud, les occupants des camps peuvent apporter leur aide. Elle donne l'exemple d'un campement où, lorsque les équipes de la Ville sont arrivées, toutes les ordures avaient déjà été rassemblées dans des sacs et étaient prêtes pour le ramassage.

Les occupants des campements veulent un espace propre pour vivre [et] veulent en prendre soin, a-t-elle déclaré lors de la présentation du projet pilote.

Bien que certains campements nécessitent un nettoyage intensif au départ, les nettoyages ultérieurs deviendront plus faciles au fur et à mesure que les débris accumulés seront enlevés, comme le souligne Mme Blaikie Whitecloud.

Essayer de survivre

Le projet, qui s’étendrait jusqu'à la fin du mois d'octobre, utiliserait 170 000 $ de fonds départementaux existants.

Jamil Mahmood, directeur général du Main Street Project, estime le coût du projet à moins des 4 millions de dollars estimés par la Ville. Il espère que cela débouchera sur un programme permanent.

Nous pensons que cela contribuera grandement à la bonne volonté et à la compréhension du fait que les personnes en situation d’itinérance essaient de survivre et que c'est le seul endroit où elles peuvent vivre, déclare-t-il.

Ce dont nous avons vraiment besoin, c'est que les grands campements, les endroits où nous savons que les gens se trouvent, reçoivent un service régulier.

Il précise que les petits campements n'ont souvent besoin de rien. Le nettoyage n’est souvent nécessaire qu’au moment où les gens quittent les lieux.

Selon la conseillère municipale de Point Douglas, Vivian Santos, le nettoyage régulier des camps pourrait réduire la pression sur les services d'urgence et diminuer les appels aux services paramédicaux et de police de Winnipeg.

Le comité exécutif a également discuté d'un rapport sur la faisabilité du nettoyage par des équipes municipales des débris de seringues, d'armes et d'autres matériaux dangereux dans les parcs de la ville.

La conseillère municipale de Daniel McIntyre, Cindy Gilroy, a présenté une motion, le mois dernier, demandant la mise en place d'un tel programme, en réponse aux préoccupations des garderies situées dans des quartiers défavorisés et d'autres groupes qui utilisent les terrains de jeux et d'autres équipements de la ville où l'on trouve parfois ces matières dangereuses.

Source:    ici.radio-canada.ca/


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